transmision du yoga

 

UNE REFLEXION QUI ETAIT EN SEMENCE DEJA DEPUIS QUELQUE TEMPS
et aujourd'hui (avril 2020) après10 années d'enseignement et 20 années de travaille personnel je souhaitais le posée par écrit.

Merci à vous de prendre le temps de lire cette réflexion
(surtout si vous souhaitez suivre mon enseignement) sur ma démarche face à la transmission du Yoga, qui, depuis plusieurs années vibre en moi.

Namaste

MES REFERENCES, MES SOURCES D'INSPIRATION
 
Je prends appui essentiellement sur des textes anciens, les 195 sutras, ou petits versets, à travers lesquels le sage Patanjali décrit le fonctionnement du mental et indique différentes manières d'appréhender le yoga et de l'intégrer dans notre vie.
 
 
 
Ces 195 sutras sont considérés comme l'œuvre de référence du yoga. Ces écrits datent d’environ 200 ans av. J.-C.
 
 
 
La lecture des Yogas sutras est passionnante et il est fréquent de l’étudier pendant de nombreuses années. Ces 195 aphorismes, très courts, se prêtent à interprétation et ouvrent de nombreuses voies d’exploration personnelle.
 
 
 
Voici ma présentation de ces versets, si inspirants pour moi, et la citation de quelques uns.
 
Avec le temps et mes expériences de vie, ma perception du yoga évolue sensiblement, mais la profondeur de ces sutras est là et je crois que je pourrais les lire et les relire jusqu'à la fin de ma vie et qu'ils seront toujours pour moi une source d'inspiration.
 
 
 
 
 
Mais avant toute chose, commençons par le début ; la signification du terme : YOGA
 
Ce mot est dérivé de la racine yuj qui signifie ''joindre''.
 
 
 
A l'école, nous apprenons à lire les mots, à compter, à réfléchir dans une certaine direction, mais nous n'apprenons jamais à lire le corps et les mouvements de l'esprit.
 
Pourtant, comme le langage, le corps et l'esprit
possèdent eux aussi leur grammaire.
 
Pratiquer le yoga c'est unir, joindre, réunir, le corps, l'esprit, l’âme sans trop se poser de questions, ainsi que le ferait un enfant.
 
Car si notre mental, sans cesse frappé par le sentiment et l'avidité, divise le monde en millions de morceaux, le COEUR, lui, en fait un tout.
 
 
 
Avec la pratique régulière du yoga, on peut rester solide dans ce mouvement perpétuel de la vie et garder l'équilibre.
 
 
 
SUTRAS
Les 195 sutras sont organisés en « padas », ou chapitres, comme suit :
Samadhi Pada définit le yoga, la pratique, les problèmes que nous pouvons rencontrer et leurs solutions.
Sadhana Pada explique comment développer l'attention, en opposition à l'état de distraction dans lequel nous vivons.
Vibhuti Pada nous guide vers la pratique combinée de la concentration et la contemplation pour atteindre un état d'unité et développer une attention de plus en plus profonde.
Kaivalya Pada le dernier chapitre, révèle l'objectif du Yoga : maîtriser l'esprit, développer une perception claire et se libérer de tout attachement.

 
Quelques phrases clés des Yoga Sutras :
 
Sthira sukham asana :
Les postures de yoga sont à la fois stables et confortables.

 
Yoga shchitta vritti nirodhah :
un des plus importants sutras
YOGASH (la technique essentielle du yoga)
CHITA (du mental)
VRITTI (des modifications)
NIRODHAH (inhibition, suppression, arrêt, frein)
LE YOGA C'EST l'inhibition, l’arrêt, des modifications du mental, de la fluctuation du mental.

 
Tada drashtuh svarupe avasthanam :
Alors se révèle notre centre, établit en lui-même.
 
Abhyasa-vaïragyabhyam tan nirodhah :
L'arrêt des pensées automatiques s'obtient par une pratique intense dans un esprit de lâcher prise.
 
Les huit branches du yoga
On trouve dans le recueil des sutras, une description du yoga des huit branches, ou Ashtanga Yoga (ashtanga, en Sanskrit, signifie « huit »). Ces huit branches représentent différentes parties du yoga tout à fait indépendantes et qui peuvent être pratiquées sans souci des autres. On doit les voir comme des étapes progressives, chacune d'elles préparant celles qui suivont et exigeant un degré approprié de perfection de celles qui l'on précédées. Une manière plutôt linéaire d'avancer sur cette voie, mais qu'on peut également aborder en parallèle, un peu comme un arbre :
Yama : ensemble de principes éthiques (être non-violent, être vrai, ne pas voler, préserver et cultiver l'énergie, ne pas envier)
conduite dans la société.
Niyama : ensemble de règles de vie personnelle (pureté, contentement, étude de la connaissance spirituelle et du SOI)
conduite personnel.
Asanas : les postures que nos réalisons en cours de yoga.
Pranayama : science de la respiration.
Pratyahara : retrait des sens.
Dharana : attention (systématique sur un objet).
Dyana : méditation (dissoudre systématiquement l'objet dans la conscience).
Samadhi : état d'unité, de bien-être absolu (de félicité).

 
Les 2 premières branches,
yama et niyama, concernent nos valeurs et notre style de vie.
Ce sont des principes éthiques qui nous permettent de vivre en paix avec nous-mêmes, notre famille et tout notre entourage.
 
Les yamas, au nombre de 5, nous guident sur la façon d'utiliser notre énergie, en relation avec les autres :
Ahimsa : compassion et non-violence (le principe qui a guidé Gandhi toute sa vie)
Satya : attachement à la vérité
Asteya : ne pas voler
Bramacharya : ne pas disperser son énergie
Aparigraha : ne pas convoiter

 
Les niyamas, au nombre de 5 également, constituent un code de conduite pour nous rapprocher de ce que nous sommes vraiment :
Shaucha : la pureté
Santosha : le contentement
Tapas : la discipline
Swadhyaya : l'étude de soi et des textes sacrés
Ishvara pranidhana : l'abandon à quelque chose de plus grand que soi, qu'on peut appeler Dieu, le Cosmos, la Nature

Les 3 branches suivantes,
asanas, pranayama et pratyahara, sont des moyens de travailler sur les aspects extérieurs de notre nature : le corps, la respiration et les sens.
Les asanas sont les postures que nous pratiquons !
Vous remarquerez que tous les noms de postures se terminent par "asana" : tadasana, utkatasana, chaturangasana, ... la fameuse posture adho-mukha (chien la tête en bas) s'appelle en fait adho-mukha-svanasana.
Dans le hatha-yoga la question des asanas est traitée longuement et on y décrit en détail au moins 84 asanas, très spécifiques et, parfois, on attribue à beaucoup d'entre eux des résultats exagérés. Il ne fait pas de doute que beaucoup de ces asanas, en affectant les glandes endocrines et les courants praniques, tendent à produire des changements très marqués dans le corps, s'ils sont pratiqués correctement et pendant assez longtemps, et qu'ils favorisent remarquablement une bonne santé.

 
La pratique du pranayama consiste en des exercices de respiration.
Le but de cette pratique est de développer et réguler la force de vie, ou Prana.
Le pranayama aide à se centrer, à retrouver calme et énergie. Il développe un ressenti plus subtil, énergétique.
Le fait de coordonner mouvements et respirations en cours de yoga dynamique est une forme de pranayama.
On peut également mettre en place une façon de respirer particulière, appelée Ujjayi, pendant les postures de yoga, pour associer postures et pranayama (mais il faut déjà bien connaître les postures ).

 
Pratyahara signifie retrait des sens. C'est mettre son attention sur le silence intérieur plutôt que sur les choses extérieures. Détendre le regard, les conduits auditifs, la peau, les mâchoires, ...
C'est un premier pas vers la méditation.

Les 3 dernières branches,
Dharana, Dyana, Samadhi
vont naturellement ensemble. L'attention nous mène à la méditation, puis éventuellement à un sentiment d'unité, d'absolu.
Dharana signifie concentration de l'attention,
Dhyana signifie méditation ou contemplation,
Samadhi est le retour de l'esprit au silence originel, à l'état d'unité. C'est le but ultime du Yoga.
 
 
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Une autre façon de voir la définition de
ces huit branches du yoga à travers ce texte :
 
« je suis sûr que Patanjali aimait les arbres, comme nous tous. L'arbre c'est le symbole de l'humanité le plus ancien.
Dans la Bible, on parle de l' « arbre de la connaissance ». 
 
 
Dans le yoga, on peut manger tous les fruits de l'arbre, toutes les fleurs, les feuilles, on grandit avec lui. Et si vous observez bien les arbres qui vous entourent, vous avez les huit pétales de l'arbre du yoga, les piliers qui sont décrits dans le Yoga-sutra.
 
Ouvrez les pores de votre peau, ressentez, écoutez, laissez-vous aller à la non interprétation, à la non analyse mentale, juste être LA, ICI.
 
 
C'est cette vérité universelle :
sans une bonne terre, l'arbre a du mal à pousser.
 
C'est le premier pétale : les commandements moraux (YAMA),
pour faire justement cesser les «fluctuations de la conscience », calmer nos pensées hystériques et élancer l'arbre vers le ciel.
 
 
Ensuite, c'est la naissance du tronc, les règles de conduite (NYAMA),
pour grandir bien droit.
 
 
Puis vient le tronc en lui-même, la force, la science des gestes (ASANA),
pour façonner le corps telle une œuvre d'art.
 
 
Maintenant, levez la tête et contemplez les feuilles, le souffle (PRANAYAMA),
 qui oxygène nos organes, le quatrième pétale.
 
 
Oui, vous le reconnaissez aussi. Ensuite, c'est la maîtrise des sens (PRATYAHARA),
 
le détachement de l'esprit, la prise de distance avec les affects contenus par l'écorce qui protège le tronc, comme la peau chez l'être humain*.
 
Puis la concentration (DHARANA),
le sixième pétale, qui irrigue l'esprit tout entier, comme la sève nourrit toutes les cellules de l'arbre.
 
 
Septième niveau, c'est la méditation (DHYANA),
la sagesse éveillée et intuitive.
 
A cet instant, la fleur devient le rêve de l'arbre qu'elle porte, l'esprit du yogi qui contemple un objet jusqu'à se fondre en lui. L'esprit enfin libre de toutes les contraintes du monde, serein, léger, affranchi de toutes les dualités, les conflits définitivement anéantis.
 
 
Et puis enfin le huitième pétale, la quête ultime, tant espérée (SAMADHI),
 le fruit de l'arbre, l'union de l'esprit et de l’âme universelle.
 Au sommet de la méditation, le corps et les sens paraissent plongés dans un profond sommeil, tandis que la conscience se trouve dans un état d'éveil prodigieux.
 
Le yogi fait alors l'expérience du divin au centre de son être.
 
Je suis cet arbre... « je suis celui qui suis »,
comme le soulignait si bien Arnaud Desjardins (1925/2011), auteur qui a enseigné la spiritualité ».
 
*(lors de ma formation de massage Ayurvédique  j'ai d’ailleurs eu l'occasion de lire un livre intitulé : les chagrins de la peau...)
 
 
 
MA TRANSMISSION DU YOGA.
 
Face à la grande diffusion actuelle du yoga qui, heureusement aujourd'hui n'est plus perçu comme sectaire mais est peut-être devenu un peu trop « à la mode », je partage avec vous la manière dont je comprends, vis le yoga et comment je souhaite le transmettre.
 
Comment je comprends et vis le yoga
Pratiquer du yoga (et non « faire du yoga »), c'est prendre conscience qu'il s'agit d'un cheminement vers...des expériences personnelles.
Retrouver l'ATMAN ( souffle, principe de vie, âme, soi, essence) concept de la philosophie indienne.
 
Le yoga est bien plus qu'une pratique uniquement physique, il ne se résume pas seulement à un enchaînement d'asanas (de postures). C'est comment je respire, la conscience de mes actes, de mes pensées de mon mode de vie et de mon alimentation qui est primordial pour mon équilibre.
Sans oublier l'Ayurvéda (la science ou la connaissance de la vie) qui comprend tout un ensemble d'hygiène de vie, dont les massages.
Le yoga et l'ayurvéda sont indissociables.
Et il peut arriver que dans un cours je vous initie à un auto-massage.
Un temps précieux aussi est accordé à la récitation d'un mantra (une combinaison de sons sacrés). Il en existe plusieurs et chacun a sa propre vibration, c'est le yoga du son.
 
C'EST UN TOUT avec lequel je construis mes cours.
 
En outre, le corps a ses limites. Le sutra AHIMSA nous rappelle que ce principe de compassion et non-violence, dans la pratique du yoga, s'applique en premier à ce corps de matière.
C'est l'humilité que demande le yoga.
 
Enfin, il y a l'enseignement et il y a l'expérience. Une part de notre être échappe au pouvoir des mots et des idées : cette portion de réalité reste mystérieuse, car elle est de l'ordre du ressenti et intransmissible.
 
Le yogi sait que le corps n'est pas seulement le temple de notre âme, mais également ce qui nous permet de nous engager dans le voyage intérieur, en direction de notre essence, notre vraie nature. Voilà pourquoi le corps est le laboratoire de la vie, il est l’enfant de l’âme.
 
Celui qui ne se perd pas, ne découvrira jamais de nouveaux chemins.
 
 citations de Confucius;
"Nulle pierre ne peut être polie sans friction, nul homme ne peut parfaire son expérience sans épreuve"
"L'expérience est une lanterne attachée dans notre dos, qui n'éclaire que le chemin parcouru".
"Celui qui déplace la montagne, c'est celui qui commence à enlever les petites pierres".
 
Comment je souhaite transmettre le yoga.
 
Je ne prépare pas mes cours de yoga ;
je les vis, en fonction de ce qui est là, présent.
Avant chaque cours, je prends un temps, au calme, pour être présente à l'énergie qui sera là. Cette énergie sera différente selon les personnes présentes et leur état émotionnel, le nombre de personnes, l'heure, la météo, les lieux. Pour qu'un cours soit au plus juste, chacun de ces facteurs doit être pris en considération.
 
Il y a aussi les attentes, ah !!! nos attentes...Peut-être mes cours ne répondront pas à vos attentes ; peut-être votre pratique ne répondra pas à mes attentes … La tyrannie de l'« extérieur »
C'est pourtant lorsqu'il n'y a aucune attente, que la magie opère. Etre là, juste présent à soi, faire l'expérience. Qu'elle soit positive, négative, peu importe. C'est ce que nous allons en faire qui va nous permettre d'avancer, de transformer ce qui aujourd'hui nous freine, nous fait mal.
Pratiquer sans chercher les fruits de l'action...
 
Bien sûr, c'est un long processus, avec une régularité de pratique tout au long de notre vie.
 
Ma pratique régulière du yoga m'a permis de dissoudre des points douloureux, de modifier des fonctionnements néfastes pour moi. Cela a également été possible grâce aux rencontres ;
des êtres formidables m'ont éveillée à ce qui était là, au fond de moi, endormi.
 
Cette citation de Cocteau résume cette idée : « les hasards et les coïncidences, ce sont les mains de Dieu qui passent incognito »
 
Et pour répondre à cette pression de l'« extérieur », de nos attentes, cette phrase d'une femme incarcérée à vie, pratiquante de yoga :
« je ne connaîtrai jamais la liberté à l’extérieur, alors, grâce au yoga, j'apprends à découvrir la liberté à l'intérieur de moi »
 
BIEN SUR AVEC LE SOURIRE, la joie, la spontanéité et l'innocence d'un enfant.
 
Pour finir je tiens à REMERCIER et à rendre GRACE, à mes parents, mes enfants, à Laurent le papa de Julien et Antoine avec qui j'ai partager 32 années de vie commune, mes amis, mes enseignants, mes maîtres, à tous ceux que j'ai pu croiser, aux animaux qui m'ont câlinés, à la nature, à tout ce vivant qui m'entoure et bien sûr à vous qui êtes en train de lire.
 
Je ne prétends pas avoir la vérité. A ce jour c'est celle-ci, tout peut bouger; c'est le jeu de cette fameuse loi de l'impermanence.
je crois qu'il y a plusieurs vérités, le principal c'est que celle-ci nous fasse écho suivant où nous en sommes.